LA CHRONIQUE DE MARC TUNGATE: Se prononcer contre la censure
Le 3 mai étant la Journée mondiale de la liberté de la presse, nous avons décidé de présenter des campagnes récentes qui défendent la vérité.
Fake news, propagande autour de la guerre en Ukraine, risque de réécriture de l’histoire par l’intelligence artificielle : la vérité est peut-être plus que jamais menacée. Il n’est donc pas surprenant que, dans le monde entier, des organisations caritatives, des médias et des agences aient pris la parole pour défendre la vérité et dénoncer la censure.
L’une des campagnes les plus remarquables de ces derniers mois a été menée par FCB Lisboa et Penguin Books. Pour célébrer l’anniversaire de la révolution au Portugal, des artistes contemporains ont collaboré à un manifeste qui a transformé l’ancienne constitution fasciste en un puissant cri de liberté.
Comme on peut s’en douter, Reporters sans Frontières mène régulièrement des campagnes créatives pour lutter contre la censure. En association avec l’agence suédoise Akestam Holst NOA, ce projet utilise le papier journal lui-même pour protester contre une nouvelle législation qui menace de museler les journalistes.
Le journal An Nahar, aux Émirats arabes unis, a l’habitude d’utiliser des techniques astucieuses pour défendre la liberté de la presse. Cette fois-ci, il a introduit clandestinement des journaux anciennement censurés dans le journal principal pour célébrer un journaliste qui a donné sa vie pour la vérité.
Les réseaux sociaux sont-ils biaisés ? Il y a des preuves qui le suggèrent – des preuves que le photographe britannique Rankin et son agence de création mettent en évidence dans cette campagne, révélant « The Unseen » (l’invisible).
Amazon Prime souhaitait promouvoir son documentaire sur Mohamedou Ould Slahi, un citoyen mauritanien qui a été emprisonné au camp de Guantánamo Bay, sans être inculpé, entre 2002 et octobre 2016. Le résultat montre les difficultés auxquelles sont confrontés les enquêteurs lorsque presque toutes les informations disponibles ont été expurgées.
En Slovaquie, pays voisin de l’Ukraine, nombreux sont ceux qui pensent que l’invasion russe a été provoquée par l’Occident. La Commission européenne et l’agence locale This Is Locco ont donc utilisé un conte de fées russe populaire pour proposer une alternative.
Dans une conversation sur la censure et la répression, il ne faut pas longtemps pour que le nom de “George Orwell” apparaisse. Voici un film qui donne la chair de poule à l’occasion du lancement du classique « 1984 » dans un nouveau format de livre audio. Comme le souligne l’agence B-Reel, « il arrive à un moment où la surveillance de masse, les faits alternatifs, la “cancel culture” (culture d’annulation) et la censure des médias font la une de l’actualité ».